Toutes les langues ensorcellent.
Elles fondent au palais comme du caramel.
Tous les dialectes et patois,
Tous les parlers peuvent nous causer des émois.
Vous savez, je suis amoureux,
De notre idiôme, pour moi c'est comme un jeu sérieux.
Je formule le voeu utopique
Qu'il ne verse jamais trop dans l'académique.
Ses règles sont trouées d'exceptions.
De folles conjugaisons,
Avec des accords de genre et de nombre
D'auxiliaires, de groupes qui nous encombrent, grammaire sombre.
Le français est si compliqué
Que les français ne savent même pas l'utiliser.
Bien des étrangers érudits
Le parlent mieux que nous, jusque dans leurs pays.
Quand ils nous rendent visite,
On leur répond en argot.
Pire on leur cause en verlan.
Il est vrai que c'est partie
De notre franchouillophonie.
Le français ne va pas bien,
D'une longue maladie
Il est atteint.
La francophonie, parlons-en,
De sa longue maladie, à la francophonie !
Elle s'est amincie, décatie, tragiquement amoindrie
Même en diplomatie.
Pour moi le français, est le seul
Qui joue, s'enjoue de ses mots
Toutes ces métaphores,
Tous ces synonymes, palindrômes,
Je le crois sans vouloir jouer les matamots.
Il faudrait plus lire et écrire,
Faire les dictées de Pivot
Pour bien épeler ces mots.
Et je me souviens de Jean-Louis,
Car j'aimais bien son Pollen, ses après-midis
Et puis son génie de créer
Les francofolies, les francofolies.
No comment !