Je n'fais pas dans la nostalgie,
Et je ne regrette pas Paris,
Ses belles lumières et ses façades,
Sur les boulevards et leurs arcades,
Mais parfois sur de vieilles photos,
Je revois Suresnes ou Puteaux,
La banlieue, ses quartiers rétro,
Que je sillonais en vélo.
Derrière une rangée de platanes,
Des grilles protégeant des jardins ,
Semés de fleurs et de cabanes,
Et de massifs armoricains.
Un ptit jet d'eau pleurant sans fin,
Sur un bassin très parisien.
Des troënes et de basses futaies,
Qui rajoutent un charme désuet.
Et puis derrière, des pavillons,
Qui ne sont jamais en béton,
Leur style varie, comme des bonbons,
Qu'on présenterait à un salon.
Certains ressemblent à des chaumières.
Les plus riches sont en meulière
Extraite de locales carrières,
Là où poussent les champignonnières.
Elle a déjà trahi son nom,
Puisqu'avant d'être en pavillon,
Elle partait chasser des moulins,
Elle meulait bien grâce à son grain.
La meulière est plutôt belle pierre,
Composée de grenus calcaires,
Qui datent au moins de l'ère tertiaire,
Du temps d'avant les millionnaires.
Elle est rugueuse et mouchetée,
Avec des tons gris orangés,
Elle est toujours un peu grossière,
On peut pourtant en être fier.
Pour moi je crois qu'elle m'évoque
La mort d'une certaine époque,
Lorsque le ciment n'était bon
Qu'à jointoyer tous ces moellons.
Pour la voir, ma meulière, le wiki !