Présentons tout d'abord la trame du rituel :
Notre beau monde est un enchantement visuel.
La musique et ses notes, le temps et les couleurs,
Sont liés pour nous par un mystérieux accordeur.
Leurs noms communs se révèlent à triple tranchant,
Pour bien nous rappeler qu'ils sont communiquants.
Alors inventons-nous un jeu de cartes par la pensée.
Les couleurs, les durées sont aux notes associées.
Soyons fous et créatifs !
Essayons d'être inventifs !
Mélangeons couleurs et mots,
Sans crainte d'être "vermot".
A la première seconde : tierce.
Minute, papillonnacée : noire.
Tout à l'heure, elle était ronde : grise.
A la petite semaine : blanche.
Au mois, au moins beau pâle,
A l'an, un ciel d'opale.
Le jour n'est pas fait que de rose.
Le jour, l'amour tire sur le fauve.
Le jour, le soleil est plus jaune.
La nuit est encore jeune et verte.
La nuit, les chats gris sont plus gris.
La nuit, toutes les chattes ne sont pas grisées. Loin s'en faut
!
En semaine, les princes sont bleus.
Le samedi, la surprise est partie, marron !
Le dimanche, la souris est blanche,
Les autres jours, la souris est verte.
Fin d'année, les fruits sont oranges,
Chaque mois, les ours sont plus rouges.
Mai, ne fais pas que ce qu'il te plait,
L'arc-en cieux déchire les couleurs.
Les notes se font plus chromatiques.
Les couleurs font dans la musique.
Au nouvel an, cueillons le gui : mauve.
Millénaire serait blanc lunaire.
Les sonates seraient écarlates.
L'une tirerait sur l'olive.
Une cacophonie médit, ocre.
Un taratata : magenta.
Une folle sardane danserait cyan,
Une mer de croches bleu marine,
Et des triolets : aubergine.
Puis une coloquinte à la quarte.
Tout est vraiment dans tout,
Tout et n'importe quoi...
Brillante démonstration inutile !
Nul :à peu près satisfait de la musique, pas du tout des paroles !