Que si jamais
Je l'ai faite parfois pleurer
Par des mots mesurés,
Et sans sévérité.
Oui, mais au grand jamais
Je n'ai voulu blesser
Et je l'ai respectée,
Même quand elle découchait.
Il aura bien fallu
A mon âme déchue
Tout ce temps dans l'au-delà
Pour voir en fin ce jour...ci.
Mes cendres se réchaufferont,
Dans mon petit chaudron.
A mon urne, je dirai :
"Tu peux la réchauffer".
J'irai dans les catacombes,
Les couloirs d'outre-tombe
Parler d'elle à la ronde,
Dire comme elle était gironde.
Mais aussi bélier fou,
Elle m'a fait de sales coups.
Je posterai des ondes
Depuis le bout du monde.
Et ma femme, tu pourras,
Te faire pardonner tout ça :
D'avoir été rigide
Face à mon coeur limpide
Qui peut dire des bêtises,
Parfois pour des méprises.
Et tu seras pardonnée.
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Non, c'est pas vrai, tout ça,
Ce sont des histoires à n'pas croire.
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Car jamais ma femme n'ira
Faire son chemin de croix,
Ni fleurira mes cendres.
Car son coeur n'est plus tendre.
Elle ne pardonn'ra pas
Ce que j'ai fait de bon pour elle,
Elle ne comprendra pas
Que j'étais fou d'elle.
J'aurai attendu longtemps
Dans l'au-delà, errant.
Elle mourra bien avant
De faire un revirement.
J'irai dire à Charon
Sur son embarcation
Qu'elle était une teigne
Que je veux qu'on me plaigne.
Que bien lourde est ma peine,
Longue comme une migraine.
Mes cendres pourront voler
Et bien s'éparpiller.
A mon urne je dirai :
"A présent, tu peux rouiller..."
Un petit relent de "Un jour, mon prince viendra".