J'ai plus tard voyagé, bourlingué, mille fois déménagé,
j'ai visité le monde.
Et soudain, pour changer, j'ai voulu me poser, enrayer mon incessante ronde,
Décidé d'arrêter cette course et d'alléger ma bourse
en ach'tant une maison.
Tout comme mes amis avaient fait avant moi, loin de tout, me fixer pour de
bon.
Les amis qui me rendent visite se perdent pour me découvrir,
Mais ils ont cette envie similaire à la mienne de me chérir.
De me serrer contre eux, d'échanger des souvenirs, les meilleurs,
les pires.
J'ai choisi d'habiter au trou d'balle du monde et je m'y sens très
très bien.
J'ai été souvent seul, m'amusant, me créant mes chimères,
qui vendues une misère
Ou offertes souvent, n'aimant pas trop l'argent même facile, pouvaient
me faire survivre,
Et puis l'isolement a fini par peser. Solitaire, j'ai voulu partager.
J'ai trouvé une amie à aimer pour la fin de nos vies et
je l'ai épousée.
Nous avons bien vécu, amoureux, espérant continuer
Ainsi à faire face aux soucis, mais ça n'a pas duré.
Nos personnalités différentes ont lentement divergé.
Et je finis d'exister comme trou d'balle du monde, et je n'm'y sens pas
très bien.
Le monde sent pourtant fort.