SOUS LES DRAPEAUX
(Paroles et musique : Jac PETIT-JEAN-BORET)
(Le samedi 7 mars 2020 à 20h41, à Barjac)
A l'âge de passer pour un homme,
Bien qu'encore haut comme trois pommes,
Dans ma tête et dans mes idées.
Pas même éclos dans mes pensées,
Un pli urgent m'est arrivé
Qui n'm'était pas prédestiné.
L'écriture n'était pas lyrique ,
Comme en caractères impudiques,
Emanant d'instances civiques
Qui se prétendaient démocratiques.
Vocation con n'a pas choisie,
Mobilisé, convocation.
On me sommait d'être tantôt
Tondu, rasé sous les drapeaux,
De donner des ans de ma vie
A une mère pas que j'n'ai pas choisie.
Qu'à tort on a nommé patrie.
Et qui n'a même pas de matrie.
Cule histoire ah oui mes amis.
Elle nous a presque tout pris.
J'y suis allé contre mon gré,
Craignant sinon d'être emmené.
J'ai su me faire réformer
Pour échapper à leurs filets,
Au rectifiage de mon cerveau
Pour faire de moi un homme nouveau,
Majoritairement silencieux,
Bien jeune en corps, mais en âme vieux,
Pour toute la vie intoxiqué
De balles de plomb dans les idées.
J'ai rencontré d'autres bannières
Qui avaient de meilleures manières,
Qui chantaient des airs pleins d'espoir,
Du drapeau rouge au drapeau noir,
Etendards de communautés,
Drapeaux d'échecs tout étoilés,
Bien dépourvus d'humanité,
Grands mouchoirs de pleurs constellés
Qui m'ont laissé tout consterné.
Eux étaient déjà condamnés.
J'ai préféré sous des draps beaux
Respirer des peaux de bras chauds
Qui n'étaient pas pour me déplaire
Au vent des drapeaux de prière,
Je veux brûler tous ces tissus
Où je pourrais être cousu,
Ruiner ces drapeaux de misère
Qui ne conduisent qu'à la guerre,
Faucher ces drapeaux de guerre
Qui nous conduisent à la misère.
Refusons-les, oublions-les,
Nous ne les tisserons plus jamais.
Je n'veux même pas du drapeau blanc
Qui voudrait dire que je me rends...
Non !
No comment !