Toute ma vie durant
A passé en volant,
En planant dans les vents,
Distant en m'élevant.
Amassant les bonus
Sans voir un seul terminus,
Dans mon bel aérobus.
J'ai tant vu de là-haut,
De mon cerveau d'oiseau
Le monde paraît barjo
Dans ces autos-métros.
J'ai trouvé des astuces
Pour bichonner tant et plus
Mon amour d'aérobus.
Les années ont passé
Et elles ont commencé
A nuire à l'intégrité
De mon air pressurisé.
Elles ont lancé des malus,
Transformé en détritus
Mon très cher aérobus.
J'ai beau boucher les trous,
Colmater comme un fou,
Je trouve des fuites partout,
Tout s'échappe par à-coups.
Le vide extérieur suce,
L'air de mon scaphandre en plus,
Dans mon vieil aérobus.
Le vide se fait en moi,
Comme l'air autour de moi.
C'est effrayant ma foi,
Car je m'en aperçois.
L'âge sonne l'angélus.
Faut dire que mon aérobus
S'appelle "hypothalamus".
Pas "hippopotamus" !
L'air s'échappe de partout. Le vide se fait.