Moëlleux tapis de mohair et pierre d'albâtre,
Lueurs multicolorées parmi les plantes,
Cheminée monumentale, scène de théatre,
Voûtains en gerbes de flammes, étincelantes.
Sur l'épais tapis de laine, auprès de l'âtre,
Elle danse sur ses poulaines, la nonchalante,
A la tièdeur des braises encore rougeâtres,
Sur ces harmonies lancinantes, ensorcelantes.
Improbable décor pastel, sur fond blanchâtre,
Elle se trémousse solitaire, émoustillante,
Ivre de volutes d'encens, traînées bleuâtres,
Très ondulante et possédée, affriolante.
Soulignant les veines du marbre, clair et rosâtre,
Elle trace des arabesques époustouflantes,
Les pâles reflets sur sa peau la font mulâtre,
Soyeuse en sa djellaba, tête ballante.
L'humeur qu'elle semble afficher est bien folâtre,
Les perles de ses colliers sont ruisselantes,
Atmosphérique, irréelle, suave et douceâtre,
L'anse de son décolleté, assez bâillante.
Elle séduit les pâles statues, de faunes en plâtre,
Au bon gré des violons nocturnes, elle est brûlante,
Elle aguiche à présent le buste figé d'un pâtre,
Elle évolue pure et divine et chancelante.
Elle gesticule, succulente, même idolâtre,
Ses très longs cheveux se déroulent, en déferlantes,
Ses bracelets de jade scintillent, vert olivâtre,
On la devine un peu livide, rien défaillante.
Elle veut se montrer lascive en Cléopâtre,
Elle offre son envoûtement, bringuebalante,
Elle porte bien son nom, la nonchalante,
Car c'est la danse que je vous chante, la nonchalante.
C'est une atmosphère lancinante que je voulais
rendre tant par les paroles que la musique. C'est un peu la ouate...
Qui veut codifier ma nouvelle danse : la "nonchalante" ?