Dans le dédale noir de la centrale mortuaire,
Je cherche après mon corps.
Déposé là, comme un déguisement déjà
passé de mode,
Mon nouvel habit de lumière resplendit!
Dans les couloirs éteints où seul un luminaire
Dépose une ombre d'or
Sur les urnes macabres, tous les vingt pas
Dans les couloirs blafards...
Mon esprit cherche sa dépouille, jour et nuit!
D'ailleurs, ici le temps a bien cessé de vivre
Comme ce pantin de chair.
Dans lequel j'ai vécu un purgatoire bestial et anodin.
Et pourtant je le traque encore, MY BODY!
Je veux lui arracher du fond de son cerveau
Le souvenir charnel de la fille aux seins ronds,
Les yeux verts révulsés, le sexe endolori,
Le sourire extasié, les jambes écartées.
Les narines tremblantes, le ventre qui se cambre,
Les cris fous qui résonnent ou bien tout simplement
Sa main qui s'est fermée doucement sur ma main,
Lorsqu'elle m'a quitté...
Tout cela mon âme l'a oublié, mais mon corps l'a gardé!
C'est pas très excitant d'être un ange, d'être un ange.
De toute éternité, mon esprit errera
Sans espoir de trouver une étincelle vivante
D'amour terrestre au-delà de la mort.
Nous cherchons dans la citadelle le secret
Qui nous fera revivre pour un très bref instant
La jouissance des corps.
C'est pas très excitant, mâle ou femelle d'être un ange...
D'être un ange !
...d'être un ange...
Qui fait l'an-ange fait la bé-bête. Avec ou sans (qué) quête.