Je me promène dans la rue.
Il n'y a pas un chat en vue,
Ni la moindre minette en rut,
Je me ballade, sans su ni vu.
Il est trois heures du matin,
Je me crois seul dans le patelin,
Et comme j'ai mis les patins,
Je ne visite pas les jardins.
Lorsque j'arrive à un croisement,
Je regarde très attentivement.
Je ralentis dans un premier temps
Puis je traverse prestement.
Quand je débouche sur l'avenue,
Me parvient un bruit incongru.
J'suis nyctalope, c'est bien connu,
Pourtant il n'y a vraiment rien en vue.
J'entends bien comme un bécotement
Qui me rappelle kekchoz vraiment,
C'est un humain assurément,
On dirait qu'il parle maintenant.
Je l'ai vu entre ses rideaux.
Il me surveillait de là-haut.
Alors je décide aussitôt
De m'asseoir dans le caniveau.
Il me raconte sa vie, c'est sûr,
Je ne comprends pas tout, c'est dur.
Mais après tout, je n'en ai cure.
Peut-être bien qu'il est en pleine biture.
Il élucubre dix minutes.
J'écoute ses histoires, et puis flûte,
Voilà qu'il disparait, ah zut !
Je n'ai plus qu'à repartir sans but.
Je repère où est son mitard,
Ça peut toujours servir plus tard,
Si je perds mon toit tôt ou tard.
Un mec qui parle aux chats, c'est rare.
C'est
encore une chanson vécue. Vue par l'autre protagoniste.
Moi, bien sûr, j'étais là-haut, derrière mes rideaux.
Et le chat a fait exactement comme je le décris.
Bon, la conclusion n'est pas très flatteuse pour l'humanité,
car presque tout le monde parle aux chats, même ceux
qui ne les aiment pas et qui ne leur disent que "Va-t'en !".
Je tiens à rassurer, je n'étais pas en pleine biture,
ce n'est qu'une supposition humaine de supposition féline.
Du point de vue musical, on retrouve des harmonies à la Basie dans
les choeurs.
Merci à Henri Salvador de me les avoir fait découvrir.