Autant en emporte le vent d'Autan,
Autant le Frédé souffle comme un mistral,
Au vent qui nous glace sous un ciel très pur,
Autant les nuages montent dans l'azur.
Autant le soleil allume l'envie,
Autant la grisaille attriste la vie.
Autant la Provence avec son Ventoux,
Autant les Cévennes avec leurs courroux.
Autant dans les vagues de Mare Nostrum,
Autant dans le Rhône qui toujours les refoule,
Autant sur les flèches du Mont-Bouquet,
Autant dans les mailles des Dentelles gercées.
Autant de Vincent peignant ce terroir,
Au temps de Cézanne et sa grande Victoire,
Autant les taureaux de Camargue et de Crau,
Autant sur l'Aigoual et sa météo.
Autant en garrigues, cades et frigoulets,
Autant en terres d'ocres rousses, jaunes et rosées,
Autant sur la Cèze dans un canoë,
Autant en vaux du Toulourenc à pied.
Autant sur les Vans à l'heure du marché,
Autant à Vaison sur son cours l'été,
Autant à Narbonne et à Montpellier,
Autant de Marseille jusqu'à St Tropez.
Autant sur les neiges du Mont-Serein,
Autant les cigales qui sortent fin juin,
Autant les olives sous les agassins,
Autant les lignes de ceps écrivent le vin.
Autant le roi René, lui qui fit l'Histoire,
Autant le roi des sentiers, c'est bien René Char.
Célébration
des départements rhodaniens du sud
que j'ai autant écumés, "Autant" est autant pour le
vent d'autan
que pour l'eau-temps ou l'adverbe.
Autant pour la Provence que pour le Languedoc...
C'est la belle voix de Myriam qui culmine au-dessus du Ventoux,
c'est le bouquet pas final !
Accompagnement à la kalimba.