J'ai gravé ma trace sur le sable, mes pas ont fait des monuments,
De ces sculptures impérissables, des bas-reliefs d'éboulements.
Mon pied imprimé sur la plage, c'est la preuve que j'ai existé...
Postérité sur le rivage dans un instant fragilisée.
Oui la marée, c'est bien le temps, l'univers est un océan,
Les minutes, les heures et les ans, sont des ondes nous ballottant.
Mon talon a voulu signer une page bientôt tournée,
Mes orteils ont longtemps écrit entre les rochers de la vie.
La vague a refermé la plaie qu'à la grève j'ai infligé
Et m'a dit que mes beaux étés seraient un jour évaporés.
J'ai emmené mon corps lutter contre les vagues et la marée.
Je dois avouer que j'ai échoué, peine perdue, la mer a gagné.
Foin de rancune, j'ai accepté les poissons-lune qu'elle me donnait,
Les conques, les algues et crustacés, m'ont rassasié et
décoré.
J'ai dansé, chanté pour la mer, les reflets de clarté
lunaire
M'ont fasciné toute la nuit. Rompu, je me suis endormi.
Réveil matin sur l'infini, grand l'horizon, moi si petit.
J'y serai sûrement englouti, lorsque mon coeur sera tari.
J'ai
récemment retrouvé ce poème, écrit sur la plage
de Colva Beach à Goa en 1973.
J'ai décidé de le transformer en chanson et j'ai choisi
une ambiance de circonstance pour rendre l'atmosphère
de la grève.