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LA CRISE
(Le mercredi 28 juin 2023)
A cause du sujet maudit, la "crise",
pas n'importe quelle crise médiatique, la mienne (que je partage
sûrement avec des myriades de soeurs, de frères, de mères,
de maires, malheureusement... Cette crise, comme beaucoup est heureusement
passagère, donc sera bientôt oubliée, jusqu'à
la prochaine.
Donc, si j'évoque cette criiiiise, c'est grâce à mon
ami Marq, à qui je l'exposais succintement au téléphone.
Ma crise le faisait sourire, je le voyais bien à travers le fil
bénéfique parfois, du téléphoooooone.
A la fin prématurée de mon explication très résumée
de la "crise", il me conseilla de l'écrire. Et ma foi,
son conseil nous mène ici.
Plongeons tout de go dans le gras du sujet,
il s'agit d'une crise d'herpès génital. Voilà,
si vous n'en voulez pas, allez voir la télé. Elle vous en
trouvera bien une plus dégueulasse.
Alors, Marq et moi, nous avions projeté d'aller voir les vautours
de Rémuzat, dans la Drôôôôme. Et pas de
chance, je ne me sentais pas moins que glauquet. Donc je décommandai,
sorry Marq, notre ornithologique sortie. Les vautours, je les ai déjà
vus, de près, plusieurs fois. Ils sont gentillets, ils volent superbement,
et c'est surtout cette qualité qui me fait les apprécier.
Mais assez digressé sur les Buitres, les Assgeier, les Vultures,
et dans d'autres idiomes, je ne sais pas. Revenons à la Crise,
please.
Alors je suis atteint d'herpès génital
chronique, car on ne se débarasse pas si facilement de ce rétrovirus
qui se planque ignomineusement dans les glandes surrénales et n'en
ressort que quand on s'y attend le moins, c'est à dire quand on
est déjà stressé !
Décrivons le phénomène : On se sent "pas dans
son assiette anglaise", on ne sait pas pourquoi, (le jambon était-il
encore bon hier ?) et ce n'est que le lendemain que la vérité
éclate, reluit, explique tout : On a la bite en choufleur. A découvrir
le gland douillard, on voit comme une petite plaie, c'est un chancre,
ne vous déplaise ! Rassurez- vous il ne survivra qu'une dizaine
de jours, pas de quoi en faire une histoire, alors ? Taisez-vous, je continue
quand même.
Pas question, dans ces conditions, d'oublier
les comptoirs de l'Inde... ni de tenter toute activité bitale qui
s'avèrerait fatale. Quel scandale ! No sex ! No rassis ! No nobstant,
rien quoi, la misère sexuelle et ornithologique par conséquent.
C'est pas très grave, ça se tasse au fil de la dizaine de
jours jusqu'à l'autoguérison. Car elle suffit bien, cette
autoguérison. Il existe un médicament, l'"acyclovir"
qui devrait, selon les cartels pharmaceutiques, guérir cette plaie.
Après plusieurs essais, je n'ai constaté aucune différence
avec ou sans. Donc j'ai abandonné la mèdecine inutile depuis
longtemps.
Alors, évidemment, non seulement la bite n'a pas spécialement
envie d'être manipulée dans cet état, mais de plus,
c'est une maladie sexuellement transmissible. Heureusement seulement le
temps de la crise, sinon tintin à jamais...
Car ça fait longtemps que ça m' ha bite... J'ai découvert
ça à trente-trois ans. Il s'en passe des choses divines
à cet âge-là. J'étais à Paris, la copine,
qui sans doute redoutait de m'avoir refilé ça, m'envoya
chez un toubib sympa (donc gratuit), car je n'avais bien sûr aucune
couverture sociale. Ce médecin, bien embarassé, car à
court de diagnostic, compulsa des gros volumes dans son imposante bibliotèque
médicale. Il ne trouva de ressemblance qu'avec la.... syphyllis
! Oui, Monsieur, vous avez contracté cette maladie honteuse, infâmante
et fatale si on ne la combat pas à l'aide de pénicylline
! Alors je vous fais une ordonnance pour quatre injections intramusculaires.
Je repartais le lendemain à Formentera,
les piquouses attendraient. Je me les fis moi-même, moins cher et
plus en confiance dans le quart supérieur interne de mon fessier
gauche. C'était ma toute première piquouse, n'aimant pas
particulièrement ça et donc inexpérimenté,
mais ce fut un succès. Le chancre syphyllitique disparut bientôt.
Sauf qu'il réapparut un mois plus tard. Mon voisin charmant, Luis,
le médecin de l'île qui m'aimait et m'aidait bien, ne mettant
pas en doute le diagnostic que je lui transmettais, me prescrit d'autres
pénicyllines que je m'injectai de même, du côté
droit.
Je ne vous dis pas combien de fois je me piquai le cul pendant plus d'un
an pour cette histoire, à gauche, à droite, à gauche,
à droite, je ne m'en souviens plus. Jusqu'au jour, où incrédule
d'être vraiment syphyllitique, je m'aperçus à la lecture
d'un article que c'était en fait de l'herpès... C'est tout
de même mieux !
Alors, remontant le passé grâce
à cette découverte, je me remémorai soudain ma première
crise. C'était à sept ans, la zouzoune enflée. Ma
grand-mère et ma chère Tante m'emmenèrent à
Paris, expédition, chez le docteur Dassonville, je m'en souviens,
tu parles, grand pédiâtre et spécialiste de la zézette
enflée. Il déclara péremptoirement que je ne risquais
pas le phymosis (étranglement du gland par un prépuce pas
assez élastique) (d'ailleurs rien à voir), si.... si....
si je faisais de la "gymnastique" !!! Timide et impressionné
comme j'étais alors, je ne mouffetai point, et je restai longtemps
avec ce mystère entier : de la gymnastique !!!
C'était donc en fait ma première "crise". D'où
tenais-je donc ça ? me demandai-je bien bien plus tard. De ma mère
sans doute, qui se grattait la foune de temps à autre.
En tous cas, ce tout petit rétrovirus m'ha bita et m'ha bite toujours, la preuve à presque soixante-treize ans. Seulement, je m'en croyais débarassé, ne m'ayant pas dérangé depuis trois ou quatre ans. Foutre ! Il est toujours là, bien planqué et inaccessible, l'enfoiré.
La crise, je suis en plein dedans et j'attends, patient, qu'elle passe, ce que je fais aussi avec les autres.... crises.
Bon, alors Marq, pour les vautours, ce ne sera pas quand la bise sera
venue, mais quand la crise sera passée...