Léonin
Ma voix
Centrales
J'ai taillé
Fichu printemps
Paroles et actes
Crise post-existentielle
Régrès
Hégémonie
Tour du monde
Grande tristesse
Boulon
Soucoupe flottante
Maturnite
Joli cercle
Princesse, sinon rien
Jongleur de mots
Souvenir anticipé
Galère
Petit miracle
Jogging
Rocher aux fées
Pulsions réprimées
Anticyclone permanent
Ecouter
J'ai taillé mes haies.
Elles avaient trop poussé.
Pas dans les orties,
Mais dans la vue d'ici.
Même de mon balcon,
Elles gâchaient l'horizon.
Il fallait l'escabeau
Et de puissants ciseaux.
Les branches étaient mahousse.
Je n'avais pas la frousse,
Bien qu'une fois tombé,
Où je m'étais cassé le nez.
J'ai taillé mes touffes,
Mais pas pour de l'esbroufe.
Tout comme mes haies,
Elles me cachaient le nez,
Qui n'était plus cassé.
Il était réparé.
Comme je pouvais le voir
Enfin dans mon miroir.
C'était une taille d'été
Pour moins suer aux haies,
Pour mieux zyeuter au loin
Mes chères collines du coin.
J'ai taillé la bavette
Avec mon boucher chouette.
Après qu'il m'eût taillé
Celle que je lui achetais.
Il était confondu,
Ne m'ayant pas reconnu.
Faut dire que j'étais rasé,
J'avais exagéré.
La bavette échalottée
Etait bien rissolée,
Et je l'ai dégustée
Avec un vin corsé.
J'ai pu tailler la route,
Un peu comme un vieux scout,
Malgré les crises de goutte
Et toutes les vilaines croûtes,
Auparavant cachées
Par ma toison chargée.
Après Bombay et Beyrouth,
Mon âme fut en déroute.
Alors pris de regrets,
Je revins à mes haies,
Mes douilles et mon boucher.
Et je n'me suis plus taillé.