A calironchon, sur le plus baudet-bidets,
Il sillonne les gares-gamelles,
Les cantines dans le monde entier,
Avec son rose papier-toilette,
Pour remplacer les manquantes serviettes.
Il y a tant à essuyer.
Il tient fermement éponge et brossette,
Au cas où la sanitaire l'arrête.
Il aime braver tous les dangers,
Le dernier grand aventurier.
Beurroitant avec pour seule charge sa banane,
Il descend en queue des rames de métro, pour avoir le calme.
Il ne s'inquiète pas trop des autochtones,
Bien qu'il traverse leur zone.
C'est la cavalerie pure avec sa splendide monture.
Il observe longtemps avant
D'attaquer de dos tous les plus méchants.
Il aime braver tous les dangers,
Le dernier grand aventurier.
Ça lui est venu comme ça, il était raplaplapla.
A force d'essuyer tant de refus pour être para,
Il n'en pouvait plus.
Il s'est alors retiré, vaincu,
A la vieille ferme du papet.
Le pauvre ne pouvait plus arquer.
Il s'est mis à jardiner.
Il bichonne les fraisiers.
Il arpente le potager
Le dernier grand aventurier.
Qu'est-il advenu du plus baudet-bidet ?
Il l'a mis dans le grand pré pour brouter.
Il l'a mérité, l'aventure n'étant pas son métier.
Mais c'est pratique, vu qu'il a son bidet.
Il n'y a plus qu'à essuyer le cul du baudet.
Ici plus de contrôle-surprise
De la sanitaire, c'est vrai.
Mais il retrouve le danger,
Le dernier grand aventurier,
En changeant les couches du papet,
Le dernier grand aventurier.
Beurroiter
: brouetter (avec cependant une sous-tendance à se renverser)
en région Le Creusot / Montceau-les Mines, où j'ai vécu
trois ans.
En Ardèche, j'ai entendu "Bérotter". Quelles merveilles,
ces patois !
On comprend ainsi comment les transitions s'opèrent au fil des lieues
et des siècles.