Eteignez la radio, cette teigne,
Cette menteuse, qu'on lui file des beignes.
Bridez-moi toutes ces mobylettes,
Avec leurs reprises aigrelettes.
Etouffez les motocyclettes,
Dépétrolez les pétrolettes.
Faites rouiller toutes vos pendulettes
Ne sonnez plus jamais aux sonnettes.
Essouflez toutes les souffleries,
Chavirez ces charivaris,
Evitez même les clapotis.
Poussez donc vos cris aux orties.
Faites taire boucans et vacarmes,
Ne sonorisez plus même vos larmes.
Arrêtez vos tambours tam-tams,
Enfouissez profond le ramdam.
Dégonflez tous les ronflements
Grondez bien tous les grondements.
Ajournez les détonations,
Supprimez les déflagrations.
Décriez la criaillerie,
Sabotez la machinerie.
Etouffez toutes vos fanfares,
Sourdinez les trompes barbares.
Mettez au jeûne vos entrailles,
Et taisez votre boustifaille.
Démontez les bruyants avions,
Noyez les voitures, les camions.
Enrayez cette damnée sirène,
Et coincez vos pires acouphènes,
Poussez à penser les enfants,
Apprenez leur l'apaisement.
Cassez la tondeuse à gazon,
Elle n'a ni rime ni raison,
SILENCE !
Ecoutez les oiseaux,
Esgourdez le grillon,
Dégustez le ruisseau,
Savourez le grand frisson !
Le début de la guérison.
On a eu un
peu plus de silence ces temps-ci.
J'ai bien pu écouter les zoiseaux.