C'est un cycle de deux ans, mais je suis plutôt patient
Mais une fois qu'elle est là, je la vois souvent.
Lorsque s'annoncent les vêpres avant le couchant,
Dans le dernier bleu du ciel, je vais à sa rencontre.
Et ça peut durer longtemps avant qu'elle ne se montre.
Vénus côtoye le soleil plus souvent que nous.
Elle dore sa pilule plus chaudement que nous.
Je me sens comme le berger de l'antiquité,
Avant que le ciel ne sombre, je veux la trouver,
Je sais où elle traîne ses pieds.
Tous les deux cent vingt cinq jours, elle nous fait la pige,
Elle se coule devant notre astre sans fin dans sa ronde.
Matinale, moi vespéral, je ne la vois point.
J'attends qu'elle veuille bien aller bigrement plus loin.
Elle réapparaît un soir, une fois le soleil couché.
Elle va s'éloigner de l'astre de près de quarante huit degrés.
Il est alors temps pour moi de bien en profiter.
Et j'ai commencé ce jeu dans mes tendres années.
Dans les derniers bleus rosés de l'après-midi,
Dans les heures s'assombrissant, j'essaye de la repèrer.
Je sais à peu près où la rechercher.
Je scrute méthodiquement l'azur, elle sait se cacher.
Puis soudain, elle apparaît, de gloire nimbée.
Je peux la reperdre un peu, si je la quitte des yeux.
Mais bientôt dans la nuit douce, elle monte en éclat,
Je ne peux plus me lasser de me l'admirer.
Je l'ai zyeutée aux jumelles, dans l'intimité,
Elle, croissante peu ordinaire avant son coucher,
Elle brille dans mon ciel d'une telle clarté,
Que je ne perçois plus qu'elle dans ce noir étoilé.
Et quand Vénus nous fait face,
Ses seins sont de glace.
Mais ses fesses bien exposées
Commencent à brûler.
J'ai souvent maté Vénus, j'y ai vu des monts.
J'ai tellement miré Vénus, qu'en elle je me fonds.
Tout cet été
2021, Vénus va être visible le soir, alleluia !
Elle sera cependant assez basse sur l'horizon.