Ecouter
On m'a appelée "Coupe Bressan", parfois.
J'étais la hantise de tout lycéen, l'effroi,
Avec ma copine Capuche qu'on planquait,
Redoutant la honte de devant les autres se montrer.
Mais plus tard j'ai pris du poil de la bête,
Je ne me suis plus mis martel et clous en tête,
Cherchant des psy-boulots et j'ai trouvé
Dans une caserne, quelques trous fions à coiffer.
Lassée de l'ambiance militaire,
Je me suis tournée vers l'utilitaire,
Devenant une brosse à reluire
Pour les bâtisseurs de nouveaux empires,
Dans la pire classe politique,
Celle des peignes-Q, tous de vrais faux-culs.
J'ai brossé des canines bien trop longues
Dans les hautes sphères devenues oblongues.
Déçue, afin d'éviter la chienlit, à rebrousse-crin
mis,
J'ai pris des poils en chiendent,
Mon bon plaisir d'étriller les nantis
N'ayant pas suffi, j'émigrai chez les "volants".
J'aurais honte à vous brosser le tableau,
Vrilles en rase-mottes, je ne volais pas très haut.
Afin d'en réchapper, en plein piqué,
J'ai tiré sur le manche et suis devenue balai...
J'ai
traqué en vain sur les moteurs de recherche
une quelconque référence à cette "Coupe Bressan".
Mais chez Marcel Couvé, l'onéreux "capilliculteur"
chez qui ma mère m'envoyait, la "brosse" était
ainsi nommée.
Et "bien dégagé autour des oreilles" !