Ecouter
Ayant galant rendez-vous
Avec le guilledou,
Il fallait m'habiller
Ce qui me déplaisait.
Au moment de me chausser,
Où étaient mes souliers ?
Ils s'étaient dérobés.
Je ne pus les trouver.
En fouillant sous le sommier,
Je les sentis, point ne les vis.
Mystère imprévisible,
Devenus invisibles.
Mais n'ayant que cette paire,
Je devais donc m'y faire :
Mes chaussures transparentes,
Donc chaussettes apparentes.
Mais celles-ci étant trouées,
Ç'était un peu salé
De dehors exhiber
Mes arpions aérés.
Et de plus ma guilledou
Rierait bien de mes trous.
Je n'osais pas montrer
Cette misère avérée.
Pourquoi mes bonnes chaussures
Se moquaient-elles donc de ma hure ?
Je ne comprenais pas
Pourquoi elles m'ont fait ça.
La honte fort me rongeait.
Qu'est-ce qui m'arrivait ?
J'étais bien mortifié
De mes chaussettes troués.
Je n'aurais su où me mettre
A plus d'un centimètre
Au-dessus de la terre,
Comme sur un coussin d'air.
Je restai enfin chez moi.
Tant pis pour les émois.
Dois-je racheter des chaussettes ?
Ou des souliers honnêtes ?
Pourquoi avoir honte des chaussettes trouées ?