Cinq heures, je vais me lever
D'abord pour aller pisser.
J'aime tellement me lever
Pour profiter de cette rosée.
Puis je vais prendre mon café
Et mes deux tartines beurrées.
Huit heures, je vais arroser
Le jardin car c'est jour férié.
J'aime tellement asperger
Que je dois vraiment me calmer.
Puis je m'en vais balayer
Devant ma porte, c'est obligé.
Onze heures, je vais cuisiner
Pour nourrir lapins et poulets.
J'aime tant les régaler
Que je ne dois rien calciner.
Je les regarderai manger,
Puis leurs assiettes à bien laver.
Deux heures, je vais bricoler.
Il faut bien se défouler.
J'aime tant me dérider
En fabriquant mes jouets.
Puis une petite sieste musclée,
Puisque je dois me reposer.
Cinq heures, me désaltérer.
Il faut toujours s'abreuver.
J'aime tellement cervoiser
D'un demi sans faux col bien frais
Puis je m'en vais désherber.
Mes cheveux sont embroussaillés.
Huit heures, le temps de dîner.
Essayer de me rassasier.
J'aime tellement m'attabler.
Devant mon assiette en papier.
Café dans un beau gobelet
En plastique même pas consigné.
Onze heures, je dois m'informer.
Je n'peux m'empêcher de zapper.
Donc je vais couper la télé.
Puis il est bien trop tard
Juste une douche et ça repart.
Je m'estime alors satisfait.
Minuit, il faut se coucher
Sans oublier de pisser.
Sous la couette me glisser.
Bouquiner pour me fatiguer.
M'endormir pour récupérer.
Rêver une vie désorganisée.
Ah
la la, quelle vie qu'on vit là !