Ecouter
Avec l'âge, les passions qu'on a eues,
Toutes les illusions auxquelles on a cru,
Peu à peu s'éteignent, on ne sait comment,
Noyées dans le sillage de la vie et des ans.
Pour moi la musique a été la première
De tous les ivresses qu'encore je vénère.
Longtemps j'ai chanté dans des estaminets
Les chansons des autres, de ceux que j'aimais.
C'était pour menue monnaie dans mon pot.
J'y pédalais, ma guitare sur le dos.
J'en revenais sous la lune, sur mon vélo.
J'étais passionné mais c'était un dur boulot.
Deux mille chansons apprises par coeur,
Une des passions qui me tenait à coeur.
Le jour je peignais dans mon atelier,
Un besoin de créer qui me dévorait.
Mes passions s'étoffaient.
Jamais je n'arrêtais,
Etant si envoûté,
Ne sachant pas m'ennuyer.
Mais ce n'était pas ce dont je rêvais :
Consacrer ma vie à la création.
Dessin, sculpture et animation.
Mais encore mieux écrire mes propres chansons.
J'ai vécu tout ça et mince que c'était bon.
A tous jobs à la con, j'ai su dire non.
Ma vie était joyeuse, j'étais bien dans ma peau.
Mes passions me guidaient. Elles étaient mes sabots.
Mais pourtant une à une, elles m'ont consommé.
Etant venu à bout, elles se sont émoussées.
Sauf mes chansons qui se sont accrochées.
Elles persistent, même si elles sont ignorées.
J'ai perdu le goût de peindre comme un fou.
Mes histoires animées sont devenues floues.
Passions obsolètes, vos fruits devenus blets,
Est-ce que mes chansonnettes resteront ma quête ?
Et si cet amour était sur sa fin,
J'ai déjà du chagrin qu'il tombe dans le rien.
Et je n'ai pas évoqué les dames...