Ecouter
Par le vieux bus embelli,
Les paniers trop bien remplis
Parmi tous les Konkanis
Qui nous zyeutent et qui sourient.
On arrive de Margao,
Sur la place du hameau.
Puis la hutte de Coco,
On entend bien son disco.
Puis en glissant sur le chaud sable,
Suivant parallèlement de loin l'orée,
De cocotier en cocotier, ou en palmier,
On voit déjà la lune,
En contournant les dunes,
Sous nos fardeaux,
Les épaules fatiguées,
Parce que sciées,
Pour rentrer
A la hutte, notre logis,
Qu'en bambous, on a construit.
Le petit bois va manquer.
Faut aller en ramasser.
Un feu de branches pour cuisiner
Dans la popotte ferblantée.
Pendant ce temps, aller prier
Les péquenots pour de l'eau.
L'eau douce ici plutôt rare,
Il faut la mettre en bouilloire.
Bien veiller à faire frémir
Si on ne veut pas pâtir
D'une hépatite, d'une paludite,
Mais on peut loin nager
En mer chauffée à trente degrés,
En évitant les requins blancs,
Qu'on ne voit pas souvent.
(Heureusement !)
Les
"péquenots" étaient les paysans les plus proches.
Rien de péjoratif, c'était pour la rime. Pas trouvé
mieux.
Mais c'est tout de même ce qu'ils étaient. Ils avaient un
puits.
Et c'était le mieux pour nous bien pauvres voyageurs
qu'ils prenaient pour de riches américains.
Alors il fallait palabrer,
supplier, quémander, mendier de remplir une jarre au puits.
Ils acceptaient toujours, heureusement. Qu'ils en soient remerciés.
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