Ecouter
Elle ne bougeait jamais de son lit douillet.
Elle voulait voyager, mais trop compliqué.
Restant allongée en pleine inaction.
Rêvant de destinées, de destinations.
Dérivant sous sa couette la journée entière,
Tout autour de la Terre, sans quitter sa litière,
Délaissant la vaisselle, cachant la poussière.
N'ayant plus rien à faire, elle s'envoya en l'air.
Bien fort, si fort,
Bien haut, si haut,
Si fort dans l'air
Qu'elle quitta l'atmosphère.
Elle dépassa Ariane qui prenait son temps
Pour satelliser quelques instruments.
Elle croisa des fusées en train de déployer
Des modules espions faits pour nous surveiller.
Sa vitesse de libération pour le firmament
La propulsa gaiement et suffisament
Au-dessus des nuages où elle était souvent.
Se projeter en l'air était donc concluant.
Essor-record,
Sans trop d'effort,
Au septième ciel,
Tout en haut de l'échelle.
Pour couronner son émoi pas imaginaire,
Elle tomba par hasard sur Lucifer,
Dans son hyper-enfer interstellaire,
En quête d'une bonne affaire, comme toujours en croisière.
Sa très longue orbite la renvoya très vite,
La catapultant dans un divin firmament.
Et elle termina dans le big gang bang,
Plus vite que la lumière, extasiée et exsangue.
Voyagerelle
Au émième ciel.
Voyagerelle
Au émième ciel.
Il
y a trente ans, j'avais trouvé cette suite un peu dissonnante
à la guitare qui me plaisait bien. J'avais baptisé ça
"Voyagerelle".
Je ne l'avais pas noté, mais aujourd'hui, mes mains ont su
retrouver les doigtés. J'ai donc repris
ça en y pondant ces
paroles débiles.
"S'envoyer en l'air" prend ainsi tout son sens.