Ecouter
Nageant, descendant le courant,
Un pont, soudain dans le lointain.
Ce pont, je l'avais emprunté
A l'arrivée pour me baigner.
J'allais découvrir ses dessous.
Déjà ça sentait les égoûts.
Je nageai jusqu'à la flaque d'ombre
Fluidement et sans encombres.
Assis dans cette zone humide,
Dans ce décor plutôt morbide,
J'avais du mal à discerner
Dans le contrejour exacerbé.
Toute une collection pendouillait,
Une fois mes yeux habitués.
Des chauves-souris à foison
Vibraient sous cette toile de fond.
Dans la pléthore de pendentifs,
On découvrait même un sous-tif,
Une carcasse de mobylette
Et un guidon de trottinette.
Bien sûr, on se demandera
Comment tout ce foutu fatras
A fait pour en arriver là.
Sans doute le mystère restera.
Donc n'allez jamais sous les ponts,
Si vous n'avez pas de raison
D'être dépité car ils sont
Juste des musées de "pondentifs".
Soyons raisonnables au fond.
Faisons comme on a toujours fait :
Bien mieux vaut regarder les ponts
De côté ou du parapet.