Ecouter
La décade avant l'an deux mille,
Et son bug débile, inutile,
J'ai été de par mon métier
Dans les tout premiers connectés.
C'était du nouveau merveilleux,
Fabuleux, juteux, fructueux.
Goût-gueule, Entube n'existaient pas.
Pas de pub, un vrai Nirvana.
Il y avait des moteurs pour chercher
Aujourd'hui disparus, avalés.
Internet résolument gratuit,
Jamais emmerdé par les cookies.
Naissait une grande fraternité
A travers frontières du monde entier,
Une immense frénésie de partage,
Dans toutes les langues, pour tous les âges.
Des amitiés lointaines se nouaient.
Sans question d'argent, on échangeait.
Un âge d'or était presque arrivé.
Génial réseau pour l'humanité.
Mais peu à peu, tout se tarit.
Arrivèrent d'obscures compagnies
Qui avaient reniflé profit
Et qui avaient grand appétit.
Ils ont commencé à avaler
Ce qui était à leur portée,
Et comme ils avaient les moyens,
Satellites et tout le tintouin.
Entube a d'abord décrété
Que des oeuvres qu'ils hébergeaient,
Tous les droits leurs appartenaient,
C'était quand même très gonflé.
C'est alors que débarqua la pub,
Lorsque Goût-gueule racheta Entube.
Mais grâce à ces ingénieux bloqueurs
On était à l'abri, quel bonheur.
A présent ceux-ci sont interdits.
Faut avaler les évangiles
De la mode et d'inutiles produits
Jusqu'où tout cela ira-t-il ?
C'est bien sûr un racket avéré.
Tous ces grands trusts sont bien maffieux,
Mais avec leur fric si protégés
Qu'on ne s'attaquera jamais à eux.
Préparez vos bourses.