Ecouter
Je n'ai jamais craché sur le pétard.
Même si je m'y suis mis un peu tard.
Il a souvent forcé mes hasards.
Il a su asphyxier mes cafards.
Il ne m'a jamais troué la mémoire.
Pas une seule fois, je n'en ai eu marre.
Il m'a toujours donné l'envie notoire
De me ruer aussitôt sur ma guitare.
Pour chanter, il m'a donné le choix
Entre monotoner et donner de la voix.
Il m'a permis d'être un peu plus moi.
Je ne renie aucun de ces pétards ma foi.
Je n'ai, je jure, pas une seule fois dealé.
Je me suis par contre débrouillé
Pour trouver l'herbe et donc j'ai dépensé
Pas mal de fric pour m'en procurer.
Je n'ai à part l'alcool jamais rien pris
Comme autre adjuvant tout au long de ma vie.
Il est en somme resté le seul ami
Qui m'a permis de tirer bon parti
De mon cerveau quand il était bloqué
Par la morale qu'on m'a communiquée
Dès mes jeunes années très encadrées.
On peut dire ainsi qu'il m'a sublimé.
Si par hasard il tourne dans une soirée,
Je vais bien sûr dessus léger tirer,
Tout en trouvant que c'est un peu gâcher.
Je ne l'apprécie vraiment que pour m'inspirer.
Il n'est pour moi qu'un aide-chansonnier,
Autant pour améliorer mes couplets
Que pour trouver mes notes sur la portée.
Il m'a toujours permis de me dépasser.
Ayant animé dans ma jeunesse
huit ans dans des restaurants avec de la chanson,
je fumais toujours un stick avant de commencer.
Une fois, j'ai voulu essayer sans, pour voir !
Je n'ai jamais recommencé.