Ecouter
Moi blaireau,
Pâmant devant Sheila et Cloclo,
Sylvie, Johnny et Alamo.
Dans ma classe, il y avait
Deux rockers plutôt mods
Dédaignant les yéyés à la mode,
Qui se moquaient de moi,
De mes goûts à la noix.
Entendant du rock et les Beatles à SLC,
Je dois dire que ça me plaisait.
J'en parlai au lycée.
Ils me félicitèrent de mes progrès,
Mais m'incitèrent à aller plus loin
Que ce que j'écoutais à "Salut les Copains",
A brancher sur les Stones,
Les Who et puis les Kinks,
Ronnie, les Animals,
Et même le rock de Vince.
C'est ainsi que les Who
Gagnèrent mon adhésion,
Tous les midis à fond,
Tout seul à la maison.
Je passais "Ma génération".
Ces deux zigs lors me conseillèrent
Et m'invitèrent à les voir cette fois en concert.
Il suffisait de monter du petit Condorcet,
Près de Pigalle, à la place Blanche.
Là, bien en évidence,
Le "Moulin Rouge" trônait.
Et dans son sous-sol,
Dans une ambiance folle,
Dans l'antre des rockers ,
Les groupes les meilleurs,
Samedi après-midi,
Sur scène se produisaient,
Tous les amplis à fond
Sur de très gros caissons.
C'était l'exaltation.
C'était la Locomotive,
On disait la "Loco".
J'y allais en pauvre blaireau
Je me trouvais pas beau.
C'est là que je vis les Kinks,
Vigon, les Small Faces,
Ronnie, les Pretty Things.
Les Who me laissèrent sourd
Pendant au moins un jour.
Mais c'était du gâteau,
Le rock à la Loco.
Elle changea mon destin.
Si elle rouvrait demain,
Même si c'est à la vapeur,
Je reprendrais le train, dans la loco.
Merci à André Pousse d'avoir créé ce lieu
mythique
et d'avoir choisi Jean-Cluade Berthon comme animateur
qui a de plus créé, après Disco-Revue, le "Club
des Rockers" !
Merci enfin à Vibert (à gauche du blaireau)
et Loucas (à droite)
de m'avoir mis sur les bons rails musicaux.