Ecouter
Sous la pleine lune, cavalait, cavalait
La vieille Gudrune, claudiquait, claudiquait, claudiquait.
Les nuages de lait qui filaient, qui filaient,
Donnaient à la scène des allures de sabbat, de ballet.
Moi qui la suivais, en rentrant dans la nuit,
De lande en bosquet, j'étais fort ahuri.
N'en menant pas large,
Mais suivant la Gudrune,
Par l'adrénaline séduit.
La vieille s'arrêta devant sa datcha,
A la lune parla et souffla
Un air de mazurka
Sur un harmonica.
La chair de poule me gagna,
Et puis elle rentra.
Sous la pleine lune, j'habitais un peu loin.
Je trouvai bizarre, en rentrant, qu'il ne se passât rien.
Les nuages de lait qui filaient, qui filaient,
Donnaient à la lande un aspect étranger, singulier.
Moi qui me sauvais, en boîtant de subit,
Sur ce long sentier, me sentant amoindri,
Par un lourd présage,
Je suivais la pleine lune,
Par l'air de mazurka meurtri.
Notre bonne vieille lune, cavalait, cavalait.
Notre pauvre lune claudiquait, claudiquait.
Les nuages de lait cavalaient, cavalaient.
Les nuages blessés claudiquaient,
Claudiquaient, claudiquaient.
No comment.