Ecouter
Traversant le vieux pont de Landropoz,
J'ai eu envie de sauter dans les flots sombres,
Fasciné, attiré par les fonds d'ombre,
Qui suggéraient une fin adoucissant les destins.
Une force me détourna au fond de moi
Si puissante qu'elle m'étonna, moi aux abois
Je ne pouvais retourner vers l'avant.
Seul, l'après au couchant luisait, c'était flagrant.
Derrière moi, s'en retournaient
Les dames qui m'avaient accompagné.
Devant moi, le sort se profilait,
Plein de couloirs givrés et glacés.
Il semble que le vieux pont de Landropoz
Soit celui de la lordose ou la cyphose.
Certains n'ont jamais atteint le pont,
Epuisés en chemin, depuis longtemps éteints.
Ce vieux pont est à sens unique,
C'est bien celui où on abdique
Une grande partie de sa vie,
Qui sitôt se fond dans l'oubli.
Il y a un autre pont, fait pour les dames,
Celui de l'Amenopoz,
Qui est bien plus long à traverser.
Celui de Landropoz est de loin plus aisé.
Dans la lande où je cheminais,
Personne, personne ne le connaissait.
Il me fallait bien accepter
Cette nouvelle survie qui m'attendait.
Le vent de Landropoz me balayait,
Me poussant à continuer, à assumer.
Force était donc de me résigner.
Le pont de Landropoz
Est une métamorphose.
Pas de rebrousse-chemin.
Stop, une pause...