Permettez que je vitupère
Contre un pauvre agent aviaire
Qui m'a poursuivi ma vie entière.
Pourquoi cet oiseau est-il tant prisé ?
A de beaux sentiments, toujours associé ?
La grande famille des pigeonnidés
Emplit l'air de vocalises toujours répétées
Et de nature propre à énerver.
Je ne leur veux aucun mal, m'en croyez,
Mais qu'ils aillent ailleurs roucouler.
Pour éxécuter sa psalmodie,
Elle est toujours perchée
Sur la plus haute et fragile branche
De mon cèdre préféré.
Comme c'en est la cime,
Elle est sous son poids courbée.
A force elle s'abime
Et mon arbre va pousser en biais.
Que cette bécasse de tourterelle
S'envole "à tire d'aile" !
Car à long terme, son ramage idiot
Me met vraiment les nerfs à fleur d'oiseau.
Elle peut chanter dès l'aube sans s'arrêter, jamais.
Si c'est un appel sexuel, il semble ne pas fonctionner.
Donc son message est raté.
Je sais n'être pas le seul à fort prendre mal
Cette jacasserie interminable, répétitive et infernale.
Car sur son lit terminal,
Ce furent les derniers mots de mon père :
"Qu'elle est agaçante, cette tourterelle !"
Diverses mesures complexes, 6/4, 11/8, 4/4.