Lorsque je sillonnais
L'Europe à vingt ans,
J'allais en autostop
Rencontrant des gens charmants.
C'est ainsi que les allemands
S'avérèrent être très accueillants.
La guerre n'était pas si lointaine,
Les jeunes en éprouvaient de la peine.
Un vieux qui m'avait pris
Dans sa voiture, bien gentil,
N'avait aucun remords
Pour tous ceux qui étaient morts.
Il me dit "Ah, Français ?
Il y a quelques années,
Moi soldat caporal
A Paris pendant guerre locale".
Ceux qui nous avaient envahi
N'avaient pas de dépit
D'avoir tant fusillé,
D'avoir joué les guerriers
Pour une idéologie
Qu'ils savaient être salement pourrie,
Fascisme totalitaire
Et camps concentrationnaires.
De leur côté les jeunes
Avaient honte pour leurs parents.
Ils se trouvaient coupables
Quand il n'y étaient pour rien.
Ces jeunes ont bien vieilli.
Ils n'ont pas changé d'esprit
Mais les nouveaux enfants
Ne sont plus concernés comme avant.
Tout ça c'est du passé
Et ils seraient bien prêts
A recommencer
Si un nouveau führer apparaissait.
Le remords est en baisse,
Comme la délicatesse.
Ne serais-je qu'un vieux con ?
Donnez-moi donc raison !
Le
repos du guerrier n'est pas pour demain.