Battoirs deviendront grands
Pourvu que bras leurs prêtent sang.
Menottes se feront tendres
Une fois qu'elles auront su comprendre
Qu'elles avaient des pouvoirs,
Qu'elles pouvaient émouvoir,
Menottes sans chaînes ni clé,
Menottes humaines apprivoisées.
Mes mains ont tellement donné,
Elles ont pianoté et gratté,
Elles ont façonné, créé.
Elles ont été très bien élevées.
Et quand je les étire,
Elles poussent des soupirs.
Elles sont très satisfaites
De n'en faire qu'à ma tête.
Mais de tous leurs entretiens,
Mes mains ont préféré les seins.
Sans doute prédisposées
A cette fatale rime se coller.
De belles dames m'ont dit
Qu'à leur vue, elles s'en doutaient,
Qu'elles leurs donnaient l'envie
Que l'essai a pu confirmer.
Ces seins ont tant exulté
Que le reste s'en est passé.
Le grand spasme s'est imposé.
C'est une de mes suaves fiertés.
Moi qui fus si souvent leste,
Mes mains, mon surmoi, tout le reste,
Guidés par cette forte attirance.
Ce fut ma plus belle récompense.
Mais le lait n'a pas giclé,
Je n'ai donc pas pu têter.
Je ne suis pas rassasié,
Mes mains n'ont pas dû faire assez de bien.
Eh
oui, c'est ainsi.