Ce matin au lever, elle n'est pas montée
Chercher son beurre et me snober.
C'est le jour du printemps,
Partout la vie reprend,
Sauf pour la Mirette,
Partie pour long hiver.
Mirette est partie
Pour un paradis
Où on voit passer des souris
Où on les attrape toujours,
Pas comme dans la vraie vie.
Mirette laisse déjà
Un profond vide en moi.
Elle était une fille,
Une chatte, une copine,
Qui m'aimait quand j'étais
Assis dans la cuisine,
Que j'allais lui donner
De mon petit déjeûner.
Elle ronronnait sur mes genoux
Lorsque je lui grattais le cou.
Et elle était bien étonnée
Quand sur l'écran, je lui passais
Des vidéos de passereaux,
De chats, de rats ou de mulots.
Mirette a passé sa vie en été.
Elle déclinait depuis des années
Elle a pourtant subsisté,
Dix neuf ans, ça fait pas mal de nos années.
Je vois tous ses paniers
Où elle aimait ronfler.
A quoi bon les garder ?
Ils se sentent dédaignés.
Et toutes ces chatières,
Maintenant à quoi ça sert ?
Je l'aperçois partout.
Ces fantômes me rendent fou.
Est-elle vraiment partie ?
Est-ce vraiment fini ?
Elle a eu la belle vie,
Bien mangé, bien dormi.
Mirette n'est déjà plus
Qu'un souvenir diffus.
Je m'en rends bien compte,
Je suis trop ému.
Je me fais sentimental, et perdu.
Pour la Mirette, c'est bien normal.
A-t-elle eu du bonheur ?
Je l'espère du fond du coeur.
Adieu,
Mirette, sans doute mon dernier amour.
J'espère te rejoindre bientôt.