Je suis un enfant de la ville,
Et j'ai glandi à Saltrouville.
Je prenais le train chaque jour,
Vers Saint-Lazare suivre mes cours.
Plus tard j'ai habité Paris,
Que j'adulais, ma ville amie,
Je marchais dans tous les quartiers,
Pour découvrir, m'en imprégner.
Quand on m'emmenait à la campagne,
J'étais perdu, c'était le bagne.
Le bon air pur m'était nocif.
Je ne savais pas être oisif.
J'étais tellement un citadin.
C'était ainsi, un être urbain.
Plus tard j'ai aimé Barcelone
Une cité moins monotone.
Durant quinze ans comme insulaire,
J'ai enfin pu aimer la terre.
Je ne pourrais pas l'oublier,
La nature m'a apprivoisé.
Je suis devenu inurbain
A fond la caisse, c'est bien certain.
Un changement très radical,
A présent la ville m'est fatale.
La ville est un endroit malsain
Pour y pépétuer son destin.
Le cadre y est trop inhumain
On ne peut qu'en souhaiter la fin.
Je veux finir dans la nature
Dans un espace de vie pure.
Je ne pourrais y renoncer
Malgré les atouts des cités.
Je suis devenu inurbain
Un envoûté des p'tits patelins.
D'autres pourraient me désavouer,
Chacun est libre de critiquer.
Inurbain !
Le
mot "inurbain" m'est venu tout seul, comme ça.
J'ai regardé dans le dico, et ça veut dire en fait :
"Qui n'est pas urbain, déplaisant".
Ma foi, je suis peut-être un peu déplaisant aussi...
Mais comme quoi pour les dicos, urbain serait plaisant !
Chacun voit Paris à sa porte...