Dans le jardin des simples,
Il y a des essors celés.
Pas très loin de l'absynthe
Et des rêves inachevés.
Jamais encore,
Malgré les pleurs de l'été,
Ils n'ont possédé mon corps.
Mais mon coeur, dans sa candeur, lui l'a été.
Dans le jardin des simples,
Je me trouve trop compliqué
Pourtant je reste humble,
Voulant être simplifié.
Entre lavande, sarriette,
Thym et ciboulette,
Les essences se chamaillent
Pour me faire en éventail oublier l'ail.
Dans le jardin des simples,
J'apprécie son abondance,
A l'ombre des térébynthes,
En humant chaque fragrance.
Claire santoline envahissante
Cache tanaisie.
Romarin en ondes affolantes
Fait de l'ombre trop odorante au fier persil.
Dans le jardin des simples,
Je joue à dédoubler les doubles
A tailler les multiples
Qui me causeraient des troubles.
Sauges variées et hysopes,
Alliées aux armoises
Conquièrent les bordures d'ardoise,
Même les allées, en foules discourtoises.
Dans le jardin des simples,
Qui toujours prétend me soigner,
Je renforce mes défenses
Pour le reste de l'année.
Mais même les plates-bandes du "Jardin des Plantes"
N'iront pas au pas. C'est simple.