C'est une version à thèmes
Et j'y perds mon latin.
Serein et sans harangue,
Je parle plusieurs langues :
La langue de feu,
La langue de terre,
La langue de bois,
Même la langue de chat
Que je leur donne quand je ne sais pas.
Bien pendue est ma langue.
Je ne sémaphore pas la langue des signes.
Je l'ai sur le bout de la gangue
Au lieu d'au bout des bras, c'est bien indigne.
Mais je n'ai pas la langue fourchue,
Même quand j'use la langue verte.
Ma langue n'est pas non plus velue,
Y'a pas un cheveu dessus.
Je ne suis pas mauvaise langue
Sinon je l'avalerais.
Je me mords la langue
Si je la tourne six fois avant de parler.
Sinon elle fourche
Il me faut bien l'affiler.
J'ai perdu ma langue en me l'avalant.
A ouir les mauvaises langues
De leurs lèvres exsangues.
Quand elles enfièvrent en médisant.
Toutes les commères tirent leur langues
De belle-mère en enfer.
Toutes les belles-mères ont une
Langue de vipère, c'est bien moche.
Mais la mienne n'a pas de poches
Elle ne sait où la fourrer.
Elle la sort de ses lèvres peu charnues
Où elle est bien pendue.
Sinon elle tombe, il faudrait bien la coller.
Avec elle, je tiens la mienne
Et pourtant elle me démange.
Chargée comme un charretier.
Il me faudrait la délier.
Apprenons donc des langues.
Sachons dénouer les langues.
Ne tenons pas nos langues
Et tirons tous la langue !
Qu'elle s'allonge
Comme une fine éponge.
Pas
langoureux.