Pour se forger l'âme
De la vie, un exam',
Un bon exercice,
Seul, sans artifices :
Boussole interdite,
Angoisse gratuite.
Pour vaincre la peur,
La nuit à deux heures,
Traverser le bois
Un peu aux abois.
Oublier les bruits
Qui se multiplient,
Crânement avancer,
Braver les dangers
De la forêt large,
Sans devenir barge.
Les bêtes féroces
Guettent, c'est atroce.
Bien faire attention,
Où vont les arpions,
Dans racines, buter,
Dans trous, trébucher.
Eviter les branches,
Il n'faut pas qu'on flanche.
Ne pas être coincé
Dans une dense haie.
Déceler les pièges.
Nier les sortilèges.
Bien garder le cap.
Berner les 'pas cap'.
Retrouver l'orée.
Avoir triomphé.
Il suffit d'une fois
Pour tuer l'effroi.
Retourner chez soi,
Fier de son exploit.
Même si c'était
Finalement aisé,
Sans rien du danger
Qu'on avait redouté,
Les bêtes féroces,
Les plaies et les bosses...
En
1971, à 21 ans, j'avais traversé la grande forêt
de St Germain-en-Laye avec des amis.
Elle est bien sûr connue pour ses bêtes féroces !
J'allais mon chemin un peu à part, pour voir.
Ça m'a donné envie de le faire seul. Dont acte...
Qu'est-ce que je me suis flanqué comme trouille.
Mais comme dans la chanson, j'en revenu un peu
fiérot et j'ai ainsi vaincu une "petite" part de mes
peurs irrationnelles.