Le mistral dès l'aurore s'est levé,
De méchante humeur en cette belle journée.
J'entends des personnes qui parlent
Au sein de la rafale geignarde.
Mais non, c'est le vent,
Le vent qui parle, truculent.
Ne parle-t-il qu'à moi ?
Mais j'entends des voix...
Le mistral s'est vivement renforcé.
On le sent déjà, l'hiver est annoncé.
J'entends confusément des moteurs.
Peut-être serait-ce des visiteurs ?
Mais non, c'est le vent,
Les sons que faiblement j'entends,
Comme des triolets.
On dirait des cabriolets.
Le mistral a gravement redoublé
Il parvient déjà à tout faire voler.
Je perçois dans les airs des avions
Qui me survoleraient à l'unisson.
Mais non c'est le feu, l'incendie.
Les canadairs ont surgi,
Volant vers le foyer
Par le grand vent attisé.
Le mistral s'est heureusement calmé.
Aucune feuille n'ose donc plus trembler.
Mais je discerne encore des musiques,
Antiques mélodies symphoniques.
Non, c'est en buvant, sirotant
Un trop vieux Moulin-à-Vent
Qui inspire mon âme
Composé de folles gammes.
J'entends le prédicateur qui prêche
Je ne puis le croire, mon esprit est revêche.
J'ai réalisé depuis longtemps
Que sa harangue n'est que du vent.
Le vent qui ment ! Que de mensonges dans le vent !
J'entends des voix...