Sais-tu, j'ai retrouvé
Au fin fond du grenier,
Un trésor oublié.
En fouillant dans les fringues,
Ton antique soustingue,
Celui qui me rendait dingue.
Jamais je ne parvenais
Prestement à t'en libérer.
Pas agrafé, plutôt à lacets.
Je n'ai pas encore trouvé
Comment tu l'attachais,
Ni comment tu le supportais.
J'étais pourtant expert
A vite les soustraire
Aux bustes prisonniers
Alors soulagés
Qui pouvaient enfin retrouver
Les lois de la gravité,
Tout en pesanteur.
Alors, alors, mes mains
Jouaient en fait le rôle de soutif humain.
Ce vieux linge énervant,
Tout en organdi blanc,
Venu d'un autre temps,
Etait pire qu'un corset.
Tu aimais l'enfiler
Rien que pour me titiller.
Un temps fou, je passais
A te le délacer.
Bien sûr, tu le mettais,
Plaisir de m'exciter.
En fait, tu parvenais
Plutôt à bien m'énerver.
S'il te plaisait ce soir,
Mais rien qu'une fois,
De refaire prisonnier
Ton buste adoré,
Qui pourrait ainsi retrouver
Les lois de l'ancienneté
En apesanteur.
Alors, alors, tes seins
Pourraient rejouer le jeu
Du passé ancien.
Et pour des plaisirs inverses,
C'est moi qui te le lacerai,
Et tu pourras le déboulonner.
Purement
fictif, bien sûr, mais j'affirme ici mon amour du naturel,
en banissant farouchement l'emploi du soustingue, ennemi
reconnu des bons seins, dont j'ai été admirateur et adorateur
ma vie durant.
Je suis pour une fois assez satisfait de cette chanson
(accessoirement et musicalement s'entend, en 6 temps).