La banane, mon cher amigo,
Varie en tant de sens idiots
Que je voudrais pour ce pauvre mot
En inventer quelques-uns nouveaux.
Car qu'un tiers évoque ce fruit,
Il faut réfléchir à comment il est dit,
Repasser toutes ses significations
Pour aboutir à la solution.
La banane pourrait être - infâme,
Une touffe de queue d'un âne - profane,
Ou le reflet des flammes - Madame,
Des tourments de nos âmes - un blâme,
Elle pourrait qualifier - simplet,
Un juron de charretier - pété.
Ou bien une mouche crevée - noyée,
Dans le coin d'un évier - crotté,
Ou encore un bienfait.
La banane serait-elle - trop blème,
En cas de vrai coup mûr - pas sûr,
Un pauvre vert missel - véniel,
Sur un jaune pâle d'oeuf dur - augure ?
La banane violacée - serrée,
Est-ce qu'elle aimerait - raté,
Etre comme comparée - parée,
A une oreille en osier - stressé
De crustacé violet ?
La banane, vois-tu - têtue,
Comme une gomme vermoulue - foutue,
Pourrait bien devenir - en pire,
Une queue de soupir - vampire,
La banane en effet - sujet,
Par trop hétérogène - sans gêne,
Mais n'est-elle pas quand même - amen,
Un fort relent d'aubaine - Germaine,
Ou un beau ricochet ?
La banane, si elle n'est pas fruit,
Comme qui dirait un pissenlit,
Résoudrait-elle les petits délits ?
Ceux qui souvent sont commis dans le lit ?
La banane, alors si émue
Se ferait planche de salut.
Maritonnée avec des oignons
Et des rognons dans du court-bouillon ?
La banane prendrait-elle un sens
Si elle était enfin la relance
De la paix chez tous les troufions,
Terminons en gardant la notion.
Beaucoup
de travail pour une chanson si nulle,
mais en cinq temps.