Le non-dit s'installe en sourdine,
En nombreux silences se décline.
D'ou vient-il, de qui naquit-il ?
Est-il affable ou alors hostile ?
Est-il marque de respect ?
Voeu de se montrer discret ?
Sinon terreur du débat,
Pure allergie au combat.
D'abord, il peut traîner sur des années
Quand il est timidité.
Et qu'une déclaration d'amour
Est fardeau bien trop lourd.
Chacun retient un peu l'élan
Et rêvasse chastement
Jusqu'au jour où le hasard
Fait qu'enfin on se déclare.
Puis il devient compliment
Qu'on ne fait pas, passe le temps.
On n'aime pas dire qu'on aime,
Ça paraît comme un blasphème.
Mais continue le non-dit
Et peu à peu, il se ternit et s'aigrit,
Et la rancoeur augmente au long des jours, au fil des heures.
On ne dit pas ce qui accroche, ce qu'on garde sur le coeur.
Le non-dit, lui sent approcher la fin,
Se prépare en regrets vains,
En chagrin creux et cercle vicieux.
Il se renforce en garde-fou
Et bat la mesure au-dedans de nous.
Dire ou ne pas dire ?
Pour plus tard, on peut toujours écrire.
Et si on ne le fait pas, ça devient du non écrit.
Sujet
bien su parce que trop souvent vécu
et peut-être aussi mal exprimé ici ?