On dit que l'âge mûr est le sommet de la vie,
Qu'après lui, on décroît, mais qu'avant, on grandit.
L'âge mûr n'est pas une colline,
Il serait plutôt un plateau.
Au bout duquel soit on décline,
Où parfois on tombe subito.
On y monte par l'âge bête.
On finit par l'âge blet.
Car souvent le fruit se gâte,
A moins qu'il ne s'empâte.
Certains atteignent très tôt la maturité.
Pour moi, ce fut long de me trouver mûri.
Avant cela, j'étais timide, peu sûr de moi donc amoindri.
Tout en butant, j'étais avide d'enfin rencontrer ma vraie vie.
Et je cherchais sans relâche une convenante tâche
Qui pourrait donner un sens, une direction, mieux, une mission.
Ce n'est qu'à trente-cinq ans
Que j'ai été gagnant.
Et puis au fil des ans,
Je suis plutôt perdant.
Je regrette cet âge mûr qui a fort embelli ma vie.
Il fut alors une valeur sûre qui montrait ce que j'ai appris.
Mon corps était fort alors. Il faiblit petit à petit.
Je m'en suis bien trop servi, et maintenant il pâtit.
J'arrive aujourd'hui sur le bord de mon plateau,
De moins en moins haut.
La descente paraît facile,
Peut-être un peu trop tranquille.
Je verrai bien, oui mais mollo.
Désagréable
fatalité.