Si on voit Orion dès le soleil couché,
C'est signe que l'hiver est déjà avancé.
On s'extasie souvent sur les ourses
Qu'on reconnaît rien qu'à leurs frimousses,
Mais toutes ces autres constellations
Nous laissent dans la triste interrogation.
Presque toutes, sauf Orion
Qui est pour moi la plus belle...
Tout là haut loin de l'horizon,
A part peut-être le Scorpion.
Nommons ses principales stars :
Rigel, Saïph, Bellatrix et Bételgeuse.
Elles ont des couleurs lumineuses
Qui se détachent bellement sur le fond noir.
Au coeur de ce grandissime quadrilatère
Qu'on voit depuis la Terre,
Ces trois étoiles alignées
Sont interprêtées comme la ceinture du Baudrier.
Alnitak, Alnilam, Mintaka.
Elles paraissent si voisines
Et c'est une illusion.
Mais que nous importe après tout
Si on les trouve si belles de chez nous.
Notre ceinture d'Orion.
Et si on a des jumelles
Ou encore mieux de bons yeux,
On peut voir une aquarelle,
C'est la nébuleuse Aime quarante-deux.
Ce qui est bien plus balaise,
C'est son amas du trapèze
Mais il faut un bon téléscope
Et avoir l'oeil du cyclope.
Ce spectacle devrait nous réchauffer,
Car dehors il fait encore frisquet.
Et de nuit en nuit, nous la voyons
Progresser jusqu'à l'horizon.
Et plus près du printemps, et plus Orion nous quitte,
Disparu en été, ou alors vers la fin, au tout petit matin.
Pour moi, le plus drôle c'est que dans l'antiquité,
On imaginait un chasseur, un guerrier.
Le grand Ulysse aurait même vu son ombre.
Moi, je n'y vois que des bougies en grand nombre.
Orion !
Quoi
de plus naturel que de célébrer les merveilles !