Sur l'Orénoque, fleuve baroque,
Paumes pleines de cloques,
De bric et d'broc,
Au pays des Sinoks.
C'est pas ad hoc, sans ma breloque,
Pas d'équivoque,
J'crois que j'débloque.
Déjà je soliloque.
Les moustiques me piquent,
Aveuglé par ma sueur toxique,
Assourdi par les cris cyniques,
Des singes-hurleurs très hystériques.
Guère plus de vivres et plus de fric,
Dans la moiteur,
Ça fait soixante-douze heures
Que dure la panique,
Sur l'Orénoque, vraiment cradoque,
Comme un vieux chnoque,
J'ai épuisé
Tout mon stock de manioc.
Que le grand cric me croque
Je rame à mort, amok,
Sur mon drôle de monocoque
Entre les lianes et tous ces rocs.
Pauvre rameur,
Affamé, donc faut être pêcheur,
Je ne récolte que des
Vieux piranhas pas frais.
Sur l'Orénoque, fleuve amerloque,
Je me disloque
Et je suffoque
Comme une sorte de vieux phoque,
Les pinrahas sont durs comme chiques,
Crus, car plus de cuiseur,
J'ai perdu mon moteur,
Et mon barda au fond de la crique,
Sur l'Orénoque, fleuve baroque
Sans même de froc,
Dans la chaleur,
Voilà ma dernière heure.
J'aurais bien dû pour mes vacances
Aller au bloc,
Comme chaque année,
Dans l'asile du Médoc !
En fait, je ne sais pratiquement rien de ce fleuve baroque.