Avec tout le fourbi,
Hérité du papy,
Avec son établi
De l'ébénisterie,
Avec tout cet acquis,
Ces varlopes et ces scies,
J'ai parfois bien envie
D'être fourbisseur d'outils.
Je n'm'en suis pas servi,
Ils m'encombrent ici,
Alors j'ai pris parti.
Devenir outilleur pour la vie.
Ça me fait du souci
Quand je pense au papy
Qui en serait aigri,
Mais j'en ai bien envie :
Je brade, je donne,
J'offre et je régale,
De tous ces biens,
De tout ce tintouin,
S'ils font des heureux,
Je me sentirai mieux.
Liquidation, je fais table rase.
Venez, venez, venez à mon vide-atelier.
Venez débarasser, c'est d'la bonne qualité.
Mes tenailles, mes pinces et mes trusquins,
Mes bédanes, tournevis et mes serre-joints,
Mes perceuses, ponceuses, mes vilebrequins,
Boîtes de coupe, mes râpes et mes tiers-point.
Venez, venez, venez à mon vide-atelier
Venez débarasser, c'est d'la bonne qualité.
Mes presses, mon établi, mes marteaux,
Mon valet, mes vrilles et mes ciseaux,
Mes mètres, mes gouges et mes rabots,
Mes chignoles, égoïnes, mes étaux.
Venez, venez, venez à mon vide-atelier
Venez débarasser, c'est d'la bonne qualité.
Mes queues-de-rat, mes équerres, mes maillets,
Mes chasse-pointes, mes riflards, mes forêts,
Mes p'tits clous, mes pinces, mes tourne-à-gauche,
Mes limes, mes griffes, mes mèches et mes meules.
Venez, venez, venez !
Qu'est-ce qu'on
s'encombre. Et les vide-greniers
sont inutiles, car trop nombreux.