Chez moi, la scie n'est pas une chienne fidèle,
Sauteuse, gaffeuse et aucun zèle.
Elle est "à balancier", nous vante t'on.
Je dirais plutôt qu'elle est à balancer pour de bon.
Elle scie saute, elle scie sotte,
Elle cisaille, elle merdotte.
Et c'est toujours de travers,
Et je me mets en colère.
Sa lame casse souvent, c'est fou,
Même dans le bois le plus doux.
Elle scierait des kilomètres
Afin de retrouver son maître,
Mais plutôt au pifomètre
Qu'en suivant au millimètre.
Elle se lance avec son balancier,
Comme son dresseur lui a enseigné.
Et vu ma prudence incontestée,
Mon tiroir de réserve est bien plein de lames à scie-sauter.
Et quand on sait de leur prix l'exorbitance,
Mon mouchoir est plein de larmes en abondance.
La scie scie mal, elle scie que dalle,
Elle déchiquète, elle se la pète.
Je me sens en quelque sorte un naufragé scissaunaute.
Ma scie dévie, quel sale boulot,
Elle fait des sauts, des sauts si sots.
Ma scie do ré ma scie biaise,
Je ne laisse pas ma scie faire.
Elle remue la queue, elle me refait ses doux yeux,
Sa queue cassée, il faut la changer.
Heureusement que j'en ai pour trente ans.
Pas prévu dans la garantie,
Mais c'est le vendeur qui me l'a dit.
Ma scie tressaute, contre mes os,
Elle les dépiaute, elle me désosse.
Je revends ma scie, pas les os.
C'est un vraie merde (ma scie verte) !
Je me suis fait avoir.
Sinon, référence au livre de Erik Knight
'Lassie, chien fidèle".
Pour les ceusses qui n'auraient pas
compris le jeu de mots final :
"Je revends ma scie, pas les os" :
"Massy-Palaiseau", gare R.E.R.
de la la banlieue parisienne sud (près d'Orly).