On nommerait ça loterie, avec un très gros lot,
Qui fort allècherait les chômeurs, les prolos,
Ce serait surveillé pour qu'on n'puisse pas tricher,
Un impôt déguisé par l'état contrôlé.
Sans capitaux privés, faut pas exagérer,
Il serait bien exclu qu'ce soit privatisé.
Par l'appât attiré, le peuple s'y ruerait,
Heureusement pour tous, personne n'a eu l'idée !
Dire qu'il y a des gens qui se ruinent au loto,
Qui donnent leur maigre fric à ces très riches escrocs,
Qui sont bien nationaux et donc très très réglos,
N'empêche qu'ils se font d'immondes capitaux.
Ils rêvent d'une richesse qui tomberait du ciel,
Qui mettrait du bonheur dans leur pauvre escarcelle.
Ils perdent des fortunes au lieu de les gagner,
Ils doivent tout d'même savoir qu'ils se font entuber.
Et quand bien même viendrait leur jour de chance,
Que feraient-ils vraiment, ils achèteraient
Des conneries. Bien sûr, on déroulerait
Le tapis rouge à leur banque locale.
Dénonçons donc ici ce stupide esclavage.
Ô Seigneur Dubudget, délivrez nous du mal
De toutes ces roueries de ces sales loteries
De cette franchouille des jeux, si salement immorale.
Surtout que maintenant elle est privatisée,
Et tombée dans les griffes des groupes financiers,
Qui tous bénéficient d'avantages fiscaux,
De la bêtise humaine, de la connerie prolo.
Il y a d'autres moyens pour vous remplir les caisses.
Que de taxer ces gains et aussi toutes ces pertes.
D'accord pour interdire les jeux privés d'argent,
Mais supprimez aussi la franchouille des jeux.
Maintenant trop facile de jouer en ligne,
De se ruiner vite fait, assis chez soi.
Avant, fallait aller au bar-tabac
Gratter ou bien cocher, choper la guigne.
Il est plus raisonnable et bien plus amusant
De rêver d'un jambon à un loto à pions
Avec les gens du coin, de remplir son carton
A la fête votive du chef lieu de canton.
Une de nos plus belles arnaques.