Maintenant qu'on a des engins, des bulls, des bennes, des camions-grues,
Tout est bien plus facile enfin, nous pourrions si nous le voulions
Déclarer la guerre au béton, et nous refaire de belles maisons
Qui durent longtemps, pas m'as-tu vu, et qui tiennent les saisons en plus.
Bien sûr chacun réapprendrait les gestes oubliés du passé
Ça donn'rait d'la prospérité à nos villages,
à nos banlieues.
Tout le monde serait occupé à améliorer, restaurer.
Les villes en seraient sublimées, toutes les communes s'appell'raient
Beaulieu.
Si l'âge d'or se pointe un jour, espérons donc cet imprévu,
Nous retrouverons les arts antiques qu'on avait pour faire les statues.
Nous entrerons dans la carrière quand le béton ne sera plus.
Nous ne craindrons pas la poussière que nos aînés avaient
connue.
Nous gazerons les gazoducs et referons des aqueducs.
Nous parerons les H.L.M. en hotels privés du seizième.
Nous oublierons les bétonnières sans amertume ni compassion,
Et nous remplacerons les parpaings par la meulière et les moëllons.
Chérissons la pierre des villages, c'est sûrement le voeu le
plus sage,
Avant la pierre était de taille, il yavait des limousiniers.
Mais la pierre n'est plus de taille à lutter contr' les cimentiers,
Contre les pauvres lotissements et les tristes préfabriqués.
Le jeu en vaut bien la margelle.
C'est entraînant !