Mais ces notes modernes sont fausses
D'un juste petit pas grand chose,
Rapport aux sons de la nature,
Nous raffolons de l'imposture.
Nous avons exporté tout ça
Par colons, négriers voilà,
Qui tuèrent les pratiques ancestrales
Que suivaient ces ethnies locales.
Le blues a déblousé son haut
Héritage déjà au tombeau,
Puisqu'il déformait les vocaux
Pour suivre une guitare, un banjo.
Le jazz a pris les instruments
Qu'on avait à la cour avant,
Les a emballés sous plastique,
Aves des principes plus logiques.
Mais nous sommes toujours sous l'égide
De Rameau, Lully et Euclide.
Les lois abstraites ont évolué
Permettant ce musicocide.
Même les chinois, les japonais
Les indiens et les africains
Ont des guitares bien accordées
Par les canons qu'on a lancés...
Alors ne nous étonnons pas
Si un jour revanche il y a.
Et pas seulement dans la musique,
Ce n's'rait pas si illogique.
Au lieu de tous les aliéner
Par télés, radios et cds,
Penchons-nous sur notre passé.
Retrouvons nos chants oubliés.
Peaufinés par nos ascendants,
Ressortons les crécelles et flûtiaux,
Les grands tambourineurs de peaux
Et entonnons tous archi faux.
Pour notre oreille occidentale
Derrière notre occipital,
Retrouvons enfin les accents
Qu'on gueulait il y a dix mille ans.
Grommmmpfff brmbrom sorommfle !
Mais n'oublions pas nos musiques pour autant !
On les aime même si elles sont galvaudées par la racine carrée
de douze, non !
Par exemple une quinte naturelle harmonique a une fréquence
de 1,500 par rapport à sa fondamentale. Une quinte du clavecin bien
tempéré
a une fréquence de 1,498. Une tierce 1,259 au lieu de 1,250. Etc...
C'est assez proche, mais tout de même, ça peut s'entendre.
Nous devons cette exactitude à Simon Stevin,
mathématicien flamand du XVIème siècle.