J'aspire alors à un peu de fraîcheur,
Et un orage suffit à mon bonheur.
Voir les nuages s'épaissir en enclume
Et tailler au ciel un sombre costume.
Fermer fenêtres et planquer les jasmins,
Rentrer le linge, les chaises et leurs coussins.
J'adore guetter, nez collé aux carreaux,
Le premier éclair, la première goutte d'eau.
Se préparer au théatre olympien,
Avoir un bon fauteuil pour y voir bien.
Ecouter le tonnerre rouler au loin,
Voir les rideaux secouer leur vieux lin.
J'aime ce vent qui annonce la pluie,
Ce déchaînement qui alors s'ensuit.
Les éclairs fusent, on aime compter le temps
Jusqu'à ce que parvienne leur grondement.
Allumer quelques bougies dans le noir,
Car le courant est coupé tout le soir.
Quand c'est fini, sortir pour respirer
Les parfums tièdes de la terre rassasiée.
Goûter les gouttes qui gouttent de la voûte,
Sauter les flaques qui ont peuplé la route.
Entendre le merle siffler son bonheur,
Guigner la tige qui redresse sa fleur.
Voir les nuages filer vers d'autres villages,
Être serein après ce bel orage.
Cette chanson a subi maintes modifications.
Rien à en redire, car c'est quelque chose que
chacun pourrait dire, sauf ceux qui ont peur de la foudre.